Monthly Archives: November 2014
Cycle de films autour de la thématique de la migration
Migr’action vous propose pour la deuxième fois de nous réunir autour de 3 dates sur le sujet de la migration.
Cette année, nous aborderons la question de la migration en Suisse, au travers de films réalisés par…des suisses ! “La Forteresse” nous donnera un aperçu de la vie au quotidien dans un dispositif d’accueil, et donc des modalités d’entrée dans notre pays. Puis, “La barque n’est pas pleine” nous plongera dans la politique et les mouvements populaires ayant eu lieu dans les années 70, lors de l’exil de milliers de chiliens. Enfin, avec “L’Abri”, nous aborderons le dilemme qui se pose quand il s’agit de “trier les personnes” à l’entrée d’un hébergement pour sans-abris.
À l’issue des projections de décembre, nous accueillerons des intervenants qui nous présenteront leur propre parcours et nous permettront d’approfondir la thématique abordée autour d’un débat. Lors de la dernière séance, nous clôturerons le cycle sur un débat autour des possibilités d’action.
13.11 à 17h45 : La forteresse
Documentaire, 2008, Fernand Melgar, 1h44
Pour la première fois, une caméra franchit la porte d’un Centre d’accueil pour requérants d’asile en Suisse sans aucune restriction. Elle nous offre un regard sur un lieu de transit austère où 200 hommes, femmes et enfants attendent, entre doute et espoir, que l’Etat décide de leur sort. L’empathie et la méfiance ponctuent les échanges entre les résidents et le personnel du Centre, chargé d’appliquer la loi la plus restrictive d’Europe en matière d’asile. La Forteresse nous plonge, avec une émotion qui n’exclut pas l’humour, au cœur de ce tri quotidien d’êtres humains.
La soirée continuera au Garage (Rue de l’Eglise) par une conférence-débat organisée par l’ACAP (20h) : Le monde absurde d’Ecopop.
11.12 à 19h00 : La barque n’est pas pleine
Documentaire, 2014, Daniel Wyss, 56 min
11 septembre 1973, Pinochet renverse le gouvernement socialiste d’Allende au Chili, c’est le début d’une répression sanglante qui pousse des milliers d’hommes et de femmes à l’exil. Dans un contexte de Guerre froide, le Conseil fédéral se méfie des réfugiés politiques chiliens, jugés trop à gauche et potentiellement dangereux. Face au refus des autorités d’accepter ces exilés, un vaste mouvement populaire se met en place. Des milliers de jeunes militants, de paroissiens, d’intellectuels ou de familles lambda s’engagent à héberger chez eux des exilés chiliens. C’est l’«Action places gratuites».
18.12 à 19h00 : L’Abri
Documentaire, 2014, Fernand Melgar, 1h41
Un hiver au cœur d’un hébergement d’urgence pour sans-abris à Lausanne. À la porte de ce souterrain méconnu se déroule chaque soir le même rituel d’entrée dramatique qui donne lieu à des bousculades parfois violentes. Les veilleurs ont la lourde tâche de “trier les personnes”.
Lieu: Galerie YD, Rue Fleury 6, 2000 Neuchâtel Avec le soutien de la Commission Culture & Activités de la FEN Contact : migraction@unine.chPrise de position contre ecopop
PRISE DE POSITION
CONTRE L’INITIATIVE ÉCOPOP “HALTE À LA SURPOPULATION- OUI À LA PRÉSERVATION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES”
L’initiative écopop part de l’idée principale que :
La préservation durable des ressources naturelles passe par un contrôle de la population. Cela établit un lien de causalité douteux entre l’accroissement démographique d’un pays et la gestion de ses ressources naturelles.
Mais de quoi parle-t-on lorsque l’on parle de “ressources naturelles”?
Le comité d’initiative fait ici référence à l’occupation du territoire et donc, à l’idée qu’un trop grand nombre de personnes nuirait à l’environnement et à la qualité de vie.
Ce raisonnement est problématique, car :
• il est très difficile d’estimer le nombre de personnes maximum qu’un territoire peut accueillir. En effet, cela dépend de nombreux facteurs et des critères sur lesquels on se base. Par exemple, une simple augmentation du nombre d’étages des maisons pourrait résoudre la pénurie de logement.
• il met de côté les autres facteurs ayant un impact sur l’environnement. En effet, nos modes de vie et nos habitudes de consommation ont, par exemple, un impact négatif bien plus grand sur l’environ- nement que le nombre d’habitants présents sur le territoire.
La préservation durable des ressources naturelles passe par un contrôle de la population. Cela établit un lien de causalité douteux entre l’accroissement démographique d’un pays et la gestion de ses ressources naturelles.
Pour résoudre ce soi-disant problème de surpopulation, deux mesures sont envisagées.
1. Empêcher l’établissement sur le territoire suisse de personnes de nationalité étrangère et des Suisses vivant à l’étranger en fixant le taux d’accroissement du solde migratoire à 0,2% par an.
Cette proposition est problématique
• dans une perspective économique :
La mise en œuvre de cette proposition voudrait dire que nous limiterions l’établissement sur le territoire à seulement 16’000 personnes par an. Ce qui poserait un problème de mains d’œuvre, en effet, les étrangers en Suisse occupent de nombreux emplois dont les Suisses ne veulent pas et répondent à un be- soin réel du marché de l’emploi.
• dans une perspective des droits humains :
Un solde migratoire autant restreint ne permettrait pas d’accueillir les personnes qui cherchent une protection en Suisse et limiterait fortement le regroupement familial, ce qui contrevient à la Convention de Genève sur le statut des réfugiés ainsi que la Convention européenne des droits de l’Homme dont la Suisse est signataire.
• car elle défend une certaine image de l’étranger :
Cette proposition véhicule l’idée que nous sommes envahis par une population étrangère qui vient piller nos ressources. Cette image de l’étranger comme “envahisseur” et l’utilisation de celui-ci comme bouc émissaire en réponse à des problèmes qui nous sont propres est un mécanisme très fréquent qui permet de créer un sentiment d’insécurité parmi la population et de répandre l’idée que l’étranger est une menace contre laquelle nous devons nous protéger et nous défendre.
Cette vision culturaliste qui défend l’idée selon laquelle chacun doit vivre dans son pays, ne tient pas compte des causes de la migration telles que les inégalités croissantes entre les pays et
les continents dues notamment au pillage des ressources dans les pays du Sud par les pays occidentaux. Elle ne tient pas compte des réalités contraires présentent aux quatre coins du monde que ce soit au niveau économique, politique, écologique, sanitaire etc.
• Enfin, cette proposition est problématique car elle se base sur des idées néo-fascistes :
Ecopop veut défendre l’ilot de prospérité qu’est la Suisse ainsi que nos standards de vie outrageusement élevés sans se poser la question des conséquences de tels modes de vie sur les pays dont viennent ces “étrangers”. Cette idée selon laquelle nous sommes les seuls à pouvoir vivre selon ces standards de vie est non seulement égoïste mais profondément discriminant.
2. Imposer un contrôle des naissances dans les pays du sud en passant par une planification familiale volontaire. L’initia- tive propose d’augmenter l’aide au développement de la Suisse de 10% dans ce domaine.
Cette proposition est problématique, car :
• elle révèle non seulement une vision paternaliste et néocoloniale :
Selon cette idée, les pays du Nord doivent aider les pays du Sud dans leur “avancement vers le progrès” en leur apprenant “comment il faut faire les choses”. Ceci se traduit par une politique interventionniste des gouvernements des pays occidentaux dans les pays du Sud.
De plus, les études effectuées sur les mesures de planification familiale prouvent que l’efficacité de celle-ci dépend de nombreux facteurs liés au contexte social, politique, économique et culturel qui doivent être pris en compte au préalable.
• elle est fortement discriminatoire envers les êtres humains vivant dans les pays du Sud :
Elle véhicule l’idée selon laquelle, en évitant les naissances dans d’autres pays, on diminuerait ainsi le nombre d’étrangers potentiels venant en Suisse.
Cela est naïf et illusoire, le nombre de personnes venant en Suisse dépend surtout des contextes socio-politiques des pays d’origine. De plus, la majorité des étrangers en Suisse actuellement proviennent de pays de l’hémisphère Nord, principalement ces voisins proches, il serait impensable de commencer à contrôler les naissances en France par exemple !
A nous de nous demander quel type de société et quel modèle économique nous voulons !
Votez NON à ECOPOP le 30 Novembre !